Steambot Chronicles

Bon ça fait longtemps que je vous ai pas causé d'un jeu video. Enfin pas en profondeur. Donc bah...
GET READY FOR STEAMBOT CHRONICLES ! Ca c'est le premier contact avec le jeu. C'est avec cette phrase qu'on est accueilli sur le menu principal, et ça reflète parfaitement la bonne humeur générale du titre. En plus message sympa des développeurs quand on presse le fatidique New Game: "We hope you'll enjoy it !"
Bah pour tout vous dire, oui j'enjoy it. Bon le second contact avec le jeu (donc quand on quitte le menu principal pour jouer) est pas brillant. C'est moche. Enfin moche, non, mais ça répond pas aux standards actuels on va dire. Un cel shading sur des modèles découpés à la hache. Quand on voit ce que peut faire cette technologie sur Zelda Wind Waker ou Dragon Quest 8, c'est assez triste. Mais bon vu que je fais partie des gens qui s'en foutent un peu des graphismes (tout en réussissant à s'extasier sur les oeuvres new gen), je m'en fous. Ca m'a coûté 10€, y a pas grand chose à risquer.
Le pitch est simple. Notre personnage, Vanille, se réveille amnésique sur une plage. Et là y a une nana mignonne (enfin on suppose, parce qu'elle a un peu une tronche en biais vu la tête des graphismes), Coriandre (ou Connie pour les intimes) arrive et le réveille. Super original hein ? Du jamais vu dans un jeu video ! Bref, toujours est-il qu'au bout de 5 minutes à papoter avec elle, des vilains pas beaux arrivent à bord d'une machine bizarre, balance des missiles et provoquent un éboulement.
Bah merde alors. Coincés.
Un brin d'exploration sur la plage, et on trouve une machine similaire à celle qui nous a attaqué. Connie nous dit que ça s'appelle une Trottemobile. Pour la petite histoire, dans le monde où se déroule le jeu, la révolution industrielle vient de passer, la voiture a eu un super succès, mais les gens se sont lassés de rouler, donc ils ont inventé ces espèces de voitures sur jambes.
Second choc, la jouabilité à bord des Trottesmobiles (et vous y passerez du temps). Alors ça se dirige pas comme dans n'importe quel autre jeu (je pousse mon joystick dans une direction, et mon perso y va). Non non, là chaque joystick contrôle un axe (pour simplifier on va dire une jambe) de la machine. Poussez le joystick gauche en avant, vous décrirez un joli cercle vers la gauche. Pour avancer, il faut pousser les deux joysticks en même temps.
Maintenant imaginez que vous vouliez faire demi tour sur place. Réfléchissez comment vous feriez avec vos jambes. Y en a une qui va aller en avant, et l'autre en arrière (enfin à peu de choses près). Bah là c'est pareil, un joystick vers l'avant, et un autre vers l'arrière.
Ah oui, et c'est pareil pour les bras: les boutons R1 et R3 pour le bras droit, et L1 et L3 pour le bras gauche. Un jeu qui demande de faire marcher son cerveau et sa synchronisation, mais bien !
Bref c'est super déroutant, mais au bout de deux heures de pratique, on arrive à faire à peu près ce qu'on veut de manière naturelle.

Au niveau du scénario, c'est super classique (du moins jusque là où je suis arrivé, soit 6 ou 7 petites heures de jeu). Y a des méchants, mais ils se révèlent pas vraiment méchants dans le fond, et puis y a d'autres méchants, mais c'est pas des méchants en vrai, et puis Connie se fait enlever, alors faut aller la retrouver, etc... Mais mis à part les grands axes, le scénar semble plus axé vers les petits tracas de la vie. Oh bah merde, le train est bloqué, et Connie doit absolument retrouver ses amis pour faire un concert dans une autre ville. Le dévoué Vanille va l'emmener de bon coeur (ou pas, je vais y revenir), pour découvrir que le leader charismatique du groupe les quitte pour faire sa carrière solo. Du coup Vanille va rejoindre (ou pas) le groupe.

En fait ce qui est intéressant avec le fait qu'on joue un personnage amnésique, c'est que c'est nous qui inventons son passé. Est-ce qu'il était un gentil garçon prêt à sauver la veuve et l'orphelin ? Est-ce que c'était un vieux pingre qui ne se bougera pas le cul si y a pas de prime à la clé ? Est-ce que c'était un gros quetard ? Un sale type égoïste ? Peu à peu, selon les choix qu'on fait, il va se forger un caractère à VOTRE image. Personnellement, j'ai essayé de faire le méchant, mais j'y arrive pas. Par exemple quand on doit porter des médicaments à la mère de Connie, alitée et visiblement pas en bon point, on peut choisir de ne pas lui donner pour aller les vendre. Comment être assez batard pour choisir la deuxième option ?

Bon sinon, le jeu se démarque par le fait qu'on y fait ce qu'on veut. Vraiment. Besoin d'argent ? Bah pour commencer on va se trouver un job. Justement le musée a été détruit, avec toute sa collection. Du coup, si on veut, on peut aller creuser dans des carrières pour déterrer des fossiles. Sinon on peut aussi escorter des caravanes à travers le désert. Ou alors on peut aller se battre à l'arène de la ville, et y gravir les rangs jusqu'à devenir une super star.
Envie d'être une super star, mais pas dans la baston ? Alors devenez musicien. Vous avez toute une tripotée d'instruments à votre disposition, chacun proposant bien entendu un gameplay différent (avec une incroyable marge de progression). Vous pouvez jouer au coin de la rue en espérant que les badauds vous donnent une petite pièce, ou alors dans le groupe de Connie (voire même en devenir le leader). Par contre attention à ne pas faire de musique le ventre vide, si vous avez la dalle, les bruits de votre estomac s'entendront plus que votre solo de piano, et ça ne plaira pas au public...
Vous vous sentez l'âme d'un golden boy ? Pas de problème, allez boursicoter comme un chacal, avec délits d'initié et tout et tout... mais bon boursicoter c'est un truc stressant, alors allez vous détendre au bar du coin en faisant un petit billard. Le gameplay du billard n'a d'ailleurs rien à envier à un vrai jeu de billard à part entière, et j'ai failli mouiller mon caleçon quand j'ai découvert qu'on pouvait mettre des effets et en gagnant du coup de manière magistrale.
Bon après tout ça, vous avez des tas de thunes, du coup vous en faites quoi ? Bah soit vous boostez votre Trotte pour en faire un monstre de guerre (ou une superbe caravanne pour transporter du fret) (rah j'ai pas parlé de ça non plus, mais CHAQUE pièce peut être changée, bras gauche / droit, jambes, tronc, pare brise, pare choc, etc etc...), soit vous vous achetez un appart que vous meublez comme bon vous semble. Invitez-y donc une jolie demoiselle pour la courtiser, et profitez en pour lui offrir une robe hors de prix ! Et achetez-vous des plus belles fringues pour l'impressioner...
Bref, comme je l'ai dit, je suis LOIN d'avoir tout vu. J'ai joué qu'une poignée d'heures, y a des gens qui en sont à une cinquentaine et qui ne se sont toujours pas lassés, donc vous imaginez le potentiel du titre...

Ah oui et l'autre jour je me suis même tapé un superbe fou rire grâce à l'humour du titre. Séquence infiltration chez les méchants, quand soudain, un garde arrive:
"J'ai cru entendre un bruit !?"
Trois choix s'offrent à nous:
-Retenir sa respiration
-Miauler
-Imiter le poulet

Je viens de sauvegarder, je me dis que je n'ai rien à perdre. J'imite le poulet. Vanille pousse un "cocoricoooo !" plus vrai que nature, et le garde:
"Ah bah il doit y avoir un poulet dehors".
Et il s'en va. Pour rappeller le contexte, je suis dans leur base secrète, de nuit, en plein milieu du désert. Et "il doit y avoir un poulet dehors". Logique.

Allez, pour conclure sur un point négatif, le jeu a du être traduit par un stagiaire manchot et illétré, vu les fautes d'orthographe qui trainent un peu partout, les textes qui sortent des cadres et les caractères bizarres qui n'ont rien à faire là (cf image ci-contre)... par contre le type qui a pondu le manuel s'est fait plaisir, y a des vannes bon enfant toutes les deux lignes, et rien que de le lire on a un sourire grand comme ça. Même le manuel du jeu est génial quoi !

--- UN GRAND BOL D'AIR FRAIS ---

Bon je sais pas si vous avez compris mais: 10€ à la Fnac, humour, liberté, émotions, durée de vie, variété incroyable... Si vous avez une ps2, vous devriez déjà être en train de plus me lire et être en train de l'acheter, non mais !